BLOG | Gestion de contenu : Du premier HTML aux DXP ultra-connectées, l'évolution qui transforme tout

09/01/2025

Dernièrement, dans notre série d’articles sur les DXP, nous avons vu :

Nous allons voir aujourd’hui ce que l’on peut attendre en termes de modernisation de la gestion de contenu d’une DXP.

  • Dans un premier chapitre, nous rappelons un petit moment de l’histoire de la gestion de contenu web depuis son origine.
  • Dans un deuxième chapitre, nous allons investiguer chaque fonctionnalité moderne nécessaire à une bonne gestion de contenu.

L'évolution des gestionnaires de contenus web : des origines à nos jours

Je peux dire que je suis arrivé dans le monde professionnel au moment de l’arrivée des pages web auprès du grand public. Oui, je me suis inscrit au bac sur minitel ! Impressionnant, non ?

Tout cela pour dire que j’ai pu apprécier l’évolution technologique. Depuis la naissance d'Internet, les gestionnaires de contenu web ont su évoluer pour répondre aux besoins croissants des utilisateurs : création, gestion et publication de contenus en ligne.

Nous sommes maintenant très loin des premières lignes HTML réalisées avec Macromedia Dreamweaver.

Et non, je ne vous montrerai pas ma première animation du regretté Flash ! Et d’ailleurs, je ne le pourrais pas sur ce navigateur.

Les débuts : contenu statique et gestion manuelle

Dans les années 90, les sites étaient statiques. Chaque page était codée manuellement en HTML, avec les contenus intégrés directement dans les fichiers. Méthode exceptionnelle à l’époque, laborieuse et peu flexible avec notre regard d’aujourd’hui. Les modifications devenaient un enfer.

Les CMS primitifs sont créés : dissocier contenu et présentation

Au tournant des années 2000, c’est l’explosion de la bulle Internet. Les utilisateurs non techniques veulent de l’autonomie, de la souplesse à grande échelle. Cela a conduit à l’émergence des premiers CMS. Inspirés par le modèle MVC (Modèle-Vue-Contrôleur), ces outils introduisent une séparation entre le contenu et sa présentation visuelle, rendant possible une gestion centralisée des textes, images et autres éléments : une révolution pour les webmasters. Les CMS pionniers de l’époque sont vite rejoints par des solutions que l’on connait encore : le fameux WordPress est né le 27 mai 2003, projet open source créé à partir d'un fork du CMS b2/cafelog fondé auparavant par le développeur corse Michel Valdrighi (cocorico).

L'essor des CMS modernes : flexibilité et personnalisation

Dans les années 2010, les CMS comme WordPress, Joomla, et Drupal deviennent leaders grâce à leur modularité, leur interface conviviale et leurs vastes écosystèmes de thèmes et de plugins. Ces plateformes ont permis de créer des sites variés, des blogs aux boutiques en ligne, tout en offrant des outils avancés pour les développeurs.

Certains sont d’ailleurs assez novateurs mais perturbants pour les utilisateurs. Je me souviens encore parfaitement du moment où l’on m’a expliqué le concept de taxonomie de Drupal. Pour des personnes qui sont habituées à des modèles relationnels ou des arborescences, c’est incompréhensible au début. Puis, comme les dernières interfaces de Windows, on finit par s’y faire…

L'ère des Headless et du contenu omnicanal

Puis on commence à parler de mobile first. D'où la nécessité d’alimenter pas simplement une page web desktop mais également des smartphones, des objets connectés, etc. Le CMS qui avait grignoté un peu toutes les fonctionnalités se refait challenger sur ce qu’il doit savoir très bien faire : la gestion de contenu. Le Headless CMS devient à la mode, en On-Premise ou en SaaS (même les CMS suivent les tendances du Cloud). Ces outils dissocient totalement le backend (gestion de contenu) du frontend (interface utilisateur), permettant ainsi de publier un même contenu sur des sites web, applications mobiles ou bornes interactives via des API. Une approche parfaite qui plaît aux développeurs et s’agence bien avec des frameworks front comme React, Angular ou Vue par la suite.

La suite de l’histoire…

…s’écrira probablement avec une IA de plus en plus intégrée, offrant des fonctionnalités d’une diversité que l’on a encore du mal à très bien cerner car en pleine évolution. Nul doute que l’expérience de l’utilisateur sera au cœur des préoccupations. Mais voyons cela dans notre prochain chapitre…

Le rôle central du contenu dans l'expérience numérique

Clive Humby est un mathématicien britannique et entrepreneur en science des données. Il a écrit en 2006 : “Data is the new oil. Like oil, data is valuable, but if unrefined it cannot really be used. It has to be changed into gas, plastic, chemicals, etc. to create a valuable entity that drives profitable activity. so, must data be broken down, analysed for it to have value.”

La métaphore reste valable dans le monde de la communication digitale. Le contenu est l’élément clé de toute expérience numérique, c’est le carburant qui alimente les interactions en ligne. Rappelons les différentes exigences auxquelles ces outils doivent répondre. 

Fournir une information 

C’est l’essence même du sujet (OK, j’arrête les analogies pétrolières…)

Faciliter la gestion

Ici, on retrouve toutes les fonctionnalités qui permettent aux gestionnaires de structurer ce contenu comme l’arborescence ou les taxonomies. Cette structuration offre un contrôle accru aux utilisateurs et facilite une gestion efficace. Le versionnage permet de suivre les modifications apportées et de restaurer des versions précédentes.

Gérer le contrôle, la pertinence et la sécurité de l’information 

Il s’agit de la mise en place de workflows clairs, paramétrables et de règles d’autorisation, définies selon des droits et des rôles précis. Ces fonctionnalités répondent aux besoins de collaboration et de gouvernance. Vous pouvez également faire des publications ou dépublications automatiques à des horodates données.

Répondre aux problématiques de multilinguisme 

Centraliser les contenus dans une arborescence claire et logique est essentiel pour permettre aux gestionnaires de naviguer entre les différentes langues et ainsi simplifier considérablement les traductions. Aujourd’hui, le couplage à un outil de traduction automatique, soumis à la validation humaine, est devenu le standard.

Être prêt à être identifié par les réseaux sociaux 

Pour que le contenu web soit correctement identifié et présenté sur les réseaux sociaux, il est essentiel d'utiliser des balises (tags) spécifiques à chaque plateforme. Par exemple, le protocole "Open Graph" permet de structurer les métadonnées pour que le contenu soit affiché correctement sur Facebook et LinkedIn. Quant à X/Twitter, il utilise ses propres balises "Twitter Cards". Une plateforme performante doit offrir des fonctionnalités avancées de génération automatique de métadonnées pour gagner du temps, mais aussi d’optimiser la visibilité.

Être facilement trouvé lors des recherches 

Ce sujet mériterait à lui seul un article tellement il est complexe et ne dépend pas uniquement du contenu mais de son environnement : structure des URLs, balises HTML, vitesse de chargement, mobile first, sitemap et robot.txt, mot clé, médias optimisés, etc. Oublions la partie automatique (SEO) et focalisons-nous sur l’expérience utilisateur. Ce qui peut faire la différence, c’est l’environnement sémantique du contenu. Au cœur d’une plateforme d’expérience numérique moderne, on peut trouver des relations sémantiques établies entre ses différents éléments. Vous pouvez ainsi proposer une navigation logique et agréable à vos utilisateurs.

Être omnicanal 

La création d’un "hub de contenu" joue un rôle clé dans une stratégie omnicanale en centralisant la gestion et la distribution des contenus à travers différents canaux (web, mobile, réseaux sociaux, email, points de vente). Ainsi, vous assurez une expérience homogène et cohérente sur tous les points de contact et renforcez l’engagement des utilisateurs sur les différents canaux numériques. On parle alors de "Consistance de la marque" : les contenus suivent les mêmes guidelines de ton, de design, et de stratégie, quel que soit le canal utilisé. Vous gagnez également en efficacité opérationnelle puisque vous évitez les duplications et la divergence de contenu tout en facilitant les mises à jour.

Automatiser pour gagner en temps et en pertinence

L'introduction de l'IA dans la gestion de contenu offre plusieurs avantages majeurs qui transforment l'efficacité et la personnalisation des processus. Je vous invite à lire mon article « Tech For Retail : retour sur une édition 2024 marquée par l'IA et l'innovation »  qui vous donnera des exemples concrets de cas d’usage pertinents sur l’utilisation de l’IA pour la proposition de contenu dans le domaine du Retail.

En résumé, la gestion de contenu est au cœur des expériences numériques modernes. Au fil des décennies, elle a connu une évolution spectaculaire, passant de la création artisanale de pages statiques à des plateformes sophistiquées, capables de centraliser et distribuer le contenu à travers des écosystèmes omnicanaux complexes. Dans cet article, nous avons exploré comment les DXP modernisent la gestion de contenu en alliant flexibilité, structure et performance. Elles permettent non seulement de répondre aux défis traditionnels (multilinguisme, gestion des versions, workflows collaboratifs), mais aussi de s'adapter aux exigences actuelles : omnicanalité, SEO et réseaux sociaux. À l’aube de nouvelles innovations comme l’IA intégrée aux plateformes, le rôle central du contenu continue de s'affirmer. Il ne s’agit plus seulement de fournir une information, mais de la transformer en une expérience engageante, pertinente et homogène, adaptée aux attentes de chaque utilisateur.

  • Par Jérémy Peytevin

    Responsable Klee Interactive

    Suivre