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BLOG | GreenTech Forum : Les 10 idées reçues sur le numérique responsable
20/01/2023
Encore sujet à la confusion, le numérique responsable fait face à de nombreuses idées reçues. En cela, cette notion de plus en plus émergente et reconnue souffre de croyances erronées. Pour rappel, le numérique responsable est une démarche d’amélioration continue qui vise à améliorer l’empreinte écologique et sociale du numérique. Le numérique responsable recouvre le Green IT pour réduire l’empreinte environnementale à l’échelle de la DSI, l’IT for green qui met le numérique au service du développement durable et la conception responsable des services numériques. Alors même que les personnes souhaitent bien agir, leur impact s’en voit limité, puisqu’elles n’ont pas connaissance des véritables bonnes pratiques. Les bons usages sont présentés dans un second article, que je vous invite à consulter, pour faire suite à celui-ci. Il est nécessaire de présenter les préjugés et fausses idées concernant le numérique responsable afin d’orienter dans la meilleure direction possible les actions, qu’elles soient individuelles ou bien collectives, et de là, leur efficacité. C'est pourquoi Klee s'est rendu au GreenTech Forum, afin de vous partager le plus de précisions possibles en matière de numérique responsable, concept dont Klee est fier de porter l'étendard, notamment depuis l'obtention du nouveau label Numérique Responsable niveau 2.
Voici donc les 10 idées reçues au sujet du numérique responsable.
Les malentendus autour du Numérique responsable
Idée reçue n°1 : Le Numérique ne serait qu’immatériel et donc, ne polluerait pas
Alors, grossière erreur que de penser ainsi. Avec cette idée, on soutient que le numérique ne se situe que dans l’air, et de ce fait, ne pollue pas. Or, ce qui pollue le plus en matière de numérique, c’est bel et bien le matériel informatique. Par exemple, l’ordinateur ou le smartphone dont vous vous servez pour lire cet article a nécessité pour le produire d’extraire des matériaux dans le monde entier. De là, pensez à garder le plus longtemps possible votre matériel ou à acheter en reconditionné pour consommer de manière responsable le numérique. Également, à titre d’image, un film en très haute définition représente l’équivalent de 300 000 emails. Alors, doucement sur Netflix, ou du moins pensez à diminuer la résolution des vidéos.
Idée reçue n° 2 : Les datacenters sont au centre de la pollution numérique
Voici les chiffres tels qu’on les présente aujourd’hui. Le numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui devance la pollution liée au transport aérien. 47% de ces émissions de CO2 sont liés aux équipements, en particulier à leur fabrication, et 53% sont dus aux data centers et aux infrastructures réseaux. Bien que ce soit ancré dans la conscience collective, les datacenters ne sont pas la réelle bête noire du secteur numérique. Dans le détail des chiffres, les centres informatiques ne sont en réalité responsables que de 4 à 15 % des impacts du numérique français, notamment en raison des innovations concernant les techniques de refroidissement moins énergivores et la réutilisation de la chaleur. En réalité, ce ne sont pas tant les datacenters qui sont à pointer du doigt, mais bien plus les données qui y transitent et qui y sont stockés ainsi que la fabrication du matériel informatique.
Idée reçue n°3 : La suppression des emails est l’une des meilleures façons de promouvoir le numérique responsable
La suppression des emails est l’un des écogestes dont on entend souvent parler pour avoir une démarche numérique responsable et qui a finalement un impact assez faible. C’est le premier geste auquel on pense pour polluer moins. Mais, en réalité, un email ne pèse pas grand-chose. Il faut en revanche privilégier la suppression des emails contenant des pièces jointes et réfléchir de manière responsable avant l’envoi. Car c’est davantage l’envoi d’un email qui pollue, bien plus que son stockage, y compris pendant plusieurs mois. Donc, ne vous jetez pas tout de suite sur vos boites mails. Pensez plutôt à limiter le nombre d’emails envoyés.
Idée reçue n° 4 : Tout se joue au niveau du moteur de recherche utilisé
De la même façon, l'impact écologique des recherches web demeure assez faible. Nous pensons bien faire en choisissant un moteur de recherche dit écologique. Or, ces derniers basent leurs données sur celles des géants des moteurs de recherches. De là, ils ne consistent qu’en un ajout de code. Une simple désillusion bien plus polluante qu’on ne l’aurait cru, car cet ajout de code donne lieu à des impacts négatifs comme la consommation d’énergie supplémentaire pour le transfert d’informations aux serveurs. Donc, si vous changez de moteur, ça n’aura pas l’effet escompté en matière de pollution numérique. Finalement, l’une des bonnes pratiques serait de se rendre sur un moteur de recherche qui ne collecte pas les données personnelles et qui ne s’appuie pas d’autres moteurs existants, afin d’appréhender le numérique de manière responsable et confidentielle. Ne vous inquiétez pas, nous vous préparons un article sur les bonnes pratiques. Restez donc connectés.
Idée reçue n°5 : Les jeunes sont à l’aise avec la notion du numérique responsable
Le « Numérique Responsable » est une démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication. À aucun moment cela prédisposerait les jeunes plus que d’autres catégories de la population à s’y connaitre davantage, si ce n’est que la technologie et les enjeux environnementaux font parties prenantes de leur quotidien. L’accent mis sur la formation symbolise bien le besoin de rendre l’apprentissage accessible à tous en ce qui concerne le numérique responsable. En revanche, il est vrai que la thématique du numérique responsable est de plus en plus abordée, y compris dans l’éducation, preuve que le sujet résulte bien plus qu’un simple effet de mode.
Idée reçue n°6 : Un site web éco-conçu est forcément visuellement dérangeant (autrement dit : moche)
Nombreux sont ceux à redouter l’apparence d’un site web éco-conçu, en partant du principe (erroné) qu’éco-conception serait synonyme de barrières en matière de design, ce qui rendrait le site peu attrayant. Or, éco-conception ne rime pas avec une absence d’esthétisme.
Concevoir un site éco-conçu nécessite simplement de s’affranchir de certaines tendances web et de composer avec certaines contraintes, pour davantage s’axer sur la sobriété numérique qui est loin de signifier que l’interface se doit d’être insipide. Il est indispensable de repenser les habitudes graphiques. C’est d’ailleurs de là qu’est né le mouvement anti-design, qui consiste à explorer de nouvelles possibilités en luttant contre l’uniformisation web. Créer un site plus respectueux de l’environnement, c’est aussi adapter le graphisme et favoriser un design simple et épuré, qui sera beaucoup moins énergivore.
Pour se faire, on pense à supprimer le superflu et à résister à la surcharge de contenu, que ce soit au niveau des images ou bien des vidéos. Les images animées ou en haute définition ne sont pas indispensables pour créer de l’impact. Pensez à privilégier les images en vectoriel et à éviter les vidéos en lecture automatique dans la mesure où un lien cliquable est largement suffisant.
Idée reçue n°7 : Un site web en mode sombre est toujours éco-conçu
Destiné à proposer une meilleure expérience visuelle, le « mode sombre » ou « dark mode » est une fonctionnalité désormais proposée par de nombreuses applications et systèmes d’exploitation afin d'aider à réduire la fatigue oculaire, l'éblouissement et l’exposition à la lumière bleue. C’est une option de présentation d’affichage mettant en avant des couleurs sombres. Un fond noir ou de couleur très foncée remplace alors le blanc ou le gris clair des boîtes de dialogue, fenêtres, barres d’outils et barre des tâches. On remarque que le mode sombre connaît d’une popularité grandissante dans les critères de référence associés au numérique responsable. Il est vrai que le mode sombre permet de réduire l’impact énergétique de nos écrans, et y compris leur durée de vie.
En effet, les couleurs ne sont pas sur un pied d’égalité en matière de consommation énergétique. Le noir est bien évidemment la couleur la moins énergivore. Néanmoins, le mode sombre n’en demeure pas suffisant pour affirmer l’éco-conception d’un site. Même si cela respecte les principes de design de l’éco-conception, il s’agirait de ne pas en oublier les autres bonnes pratiques telles que l’optimisation de vos contenus visuels ou le choix d’un stockage des données en local.
Idée reçue n°8 : Un site éco-conçu est compliqué à créer
Beaucoup sont encore frileux à l’idée de se lancer dans l’éco-conception par crainte de l’inconnu et de la complexité. À tort car concevoir un site éco-conçu n’est pas plus difficile à entreprendre qu’un autre projet. Comme de nombreux projets l’ont nécessité, il s’agit de modifier les habitudes et imaginer de nouvelles façons de penser un site web, en commençant par déterminer les critères d’éco-conception importants au projet en lui-même. Cela peut couvrir la vitesse de changement, le poids du contenu visuel ou bien du code par exemple. Alors, n’hésitez plus à vous lancer dans l’aventure, d’autant que vous pourriez découvrir de nombreux avantages dans l’éco-conception (idée reçue suivante).
Idée reçue n°9 : L’éco-conception Web impacte négativement les performances d’un site web
Cette idée est largement partagée et pourtant, elle est fausse. C’est tout l’inverse à vrai dire. L’éco-conception permet de rendre un site web plus léger que les autres sites et ce, de plusieurs manières. Cela peut s’expliquer par la simplification et l’optimisation du contenu visuel, l’abaissement du nombre de fonctionnalités ou l’allégement du code. À titre d’exemple, des images vectorielles sont bien moins lourdes à charger que des images décoratives ou en haute définition. De la même façon, l’une des bonnes pratiques en matière d’éco-conception pour diminuer le temps de chargement d’une page web est de privilégier l’utilisation de deux polices d’écriture maximum et d’opter pour des polices standards. Les atouts de l’écoconception vont bien plus loin que le simple impact environnemental. Un site éco-conçu permet d’améliorer la performance, de réduire les coûts, d’œuvrer pour l’inclusion sociale par le biais de l’accessibilité numérique et d’offrir une meilleure expérience utilisateur basée sur l’optimisation du parcours jugé plus intuitif car moins chargé.
[BONUS] Idée reçue n°10 : Le numérique responsable n’est qu’un argument marketing
Ce serait une illusion de croire que cela ne résulte que d’un phénomène de mode ou d’un argument publicitaire. Tout l’écosystème, que ce soit professionnel, personnel ou même étatique, s’accorde à positionner le numérique responsable comme l’un des enjeux stratégiques majeurs actuels et futurs. Il suffit de regarder l’accent mis par les entreprises pour obtenir le « Saint-Graal » par le biais de labels visant à statuer sur leur engagement en faveur du numérique responsable. Lancé en juin 2019, le Label NR (Numérique Responsable) est le premier label français qui vient encadrer cette démarche en proposant aux entreprises une liste de règles à respecter pour s’inscrire dans une démarche de développement durable. Vous avez bien lu : 2019.
Ainsi, à l’aube de 2023, nous n’en avons pas fini d’entendre parler du numérique responsable. Car, derrière la notion du numérique responsable se cachent de véritables remises en question en matière de durabilité de l’ensemble des pans de la société.