BLOG | A la fin c’est Kasparov qui gagne...

Viva, Let’s play !

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New York 1997

En 1997, un monolithe noir surnommé Deep Blue battait le maître des échecs de l’époque, Gary Kasparov. Ce dernier avait été rendu célèbre pour avoir vaincu le champion en titre Karpov, alors affilié au Soviet Suprême. La machine venait de dépasser l’Homme dans un domaine que l’on pensait, pourtant, réservé à l’intelligence humaine.

Depuis l’IA n’a eu de cesse de progresser, et aujourd’hui, dans notre quotidien nous utilisons des ordinateurs capables de nous ajouter des oreilles de chat, ou des bois de rennes directement dans un stream vidéo. Le progrès est étonnant. Laissons de côté ces applications mobiles indispensables et allons à Vivatech pour découvrir notre avenir.

Walnut Grove 2.022

Une fois entré dans la halle, on découvre de grands stands avec de la moquette en plastique vert. Des arbres morts pour donner une tonalité rurale. Limite, on se croirait dans une réinvention de la petite maison dans la prairie, porte de Versailles. Les enfants de Charles et Caroline sont hyper connectés et hyper soucieux de l’environnement. Dans cette prairie post moderne, on voit des voitures qui ne roulent pas. Des drones qui ne volent pas. Des motos immobiles.

Et surtout, il y a beaucoup de monde. Beaucoup de français. Heureusement tout est en anglais – inclusion oblige- ça nous rapproche de Walnut Grove.

Clash of clans

Coté exposants, la guerre des régions est déclarée. Chaque région a installé son château et abrite dans ses remparts son vivier de startups estampillées locales. Nos régions ont du talent ! Le duc de Normandie revendique un terroir où le camembert ressemble davantage à du cheddar.

Bien sûr il y a aussi les géants, issus du monde du pétrole pour les uns, de la cosmétique, du luxe ou de la finance pour les autres. Bon je respecte ces activités, mais je me sens aussi à ma place que devant une vidéo de Squeezie ou Enjoyphoenix.

Mon défi consiste à chercher de la tech innovante. Attention pas n’importe quelle tech ! Je suis délicat voire difficile. J’ai mes conditions. Une tech sans le coté gadget. Tech verte sans greenwashing. Ah oui, je sais c’est plus facile de trouver un gadgeto-robot.
Par exemple https://dronetoyacht.com/ un service numérique éco responsable permettant aux heureux possesseurs d’un yacht de se faire livrer un cornet de churros ou un magnum sans avoir à sortir le zodiac pour faire un aller et retour vers le port le plus proche. Une adresse à retenir pour vos prochaines virées à Portofino ou Marbella.

On the road - Meta

J’arpente le salon pour relever ma mission. Un arpentage brownien, erratique dont le cheminement est autant régi par les envies que par la foule qui obstrue certains stands. Au passage je rencontre Mark Z., enfin sa vidéo puis son avatar, m’expliquer comment demain avec un casque VR sur la tête je pourrai faire de super réunions. J’ai trop hâte d’être demain pour plonger dans le Metavers avec des avatars stylés et des PowerPoint en 3D. Nous serons alors les nouveaux vagabonds célestes perdus dans le nuage. On the road, Jack.

En tout cas les investissements de Meta dans le domaine sont massifs.

D’ailleurs, je me dis qu’il est temps d’aller se trouver un avatar de designer renommé en NFT pour assurer dans la nouvelle Oasis. Coté Crypto, ça fait le plein chez Binance. Trop de monde. Et la volatilité des cryptos ce n’est pas bon pour le karma.

Super Mario Bros - Google

Je passe une tête chez Google, c’est joli il y a des tuyaux de données qui vont directement du Workspace vers le datacenter puis vers le centre névralgique de Google.

On visualise clairement les flux de données, le message est simple et efficace. On collecte, on stocke et on traite vos informations. La donnée c’est le pouvoir comme disait Churchill. (Enfin, s’il ne l’a pas vraiment dit, il aurait pu le dire !).

Human Park by Tik Tok

Non, je ne ferai pas de mauvais esprit sur le parc humain sponsorisé par une entreprise chinoise. Non je ne le ferai pas, je préfère passer à l’électro. Les musiciens prennent place derrière un pad numérique tactile. Ecoutons !

Le jeu de la dame

Puis je tombe sur un attroupement de Vivatechies. Alors n’écoutant que mon instinct de conformisme, je m’avance. Une forêt de têtes se dresse devant moi. N’écoutant que mon courage, je lève la mienne et je découvre sur un écran des échiquiers.
Six échiquiers.

Ok, mais on est d’accord qu’on nous projette une partie live IRL d’un jeu qui est né avant que Michel Drucker ne sache marcher, avant le SICOB. A Vivatech, le salon où Luke Skywalker vient faire son plein d’innovations, n’en déplaise à Yoda !
La réalité a forké, il faut vite que je merge la branche principale du flux temporel. Il est temps de monter dans notre DeLorean.
 

Hypérion

Avant de voir comment la reine échappe au fou pour agresser le roi, il faut que je vous parle d’Hypérion. Une solution d’origine française qui met des cartes CPU, GPU dans un bain d’huile d’une gigantesque friteuse.

Photo de MTC

L’objectif est de pouvoir récupérer la chaleur émise par les cartes qui à force de trop cogiter dégagent une énergie sous forme de chaleur.
On a longtemps critiqué le moteur thermique pour son manque d’efficacité. Son nom symbolise d’ailleurs sa principale fonction : chauffer. Oui bien sûr, on récupère un peu d’énergie des explosions pour avancer. Et du bruit. Bon, on peut critiquer le moteur thermique, une GPU c’est pas mieux : un vrai radiateur ! Ce qui fait qu’on dépense de l’électricité pour chauffer les transistors en quête d’une rédemption dopée au deep learning et en même temps on dépense la même quantité d’électricité pour refroidir les fameux transistors. Car les petites bêtes au silicium, font des caprices quand la température s’emballe.
Et c’est là que la friteuse intervient. L’huile est un liquide caloporteur qui permet, soit de dissiper la chaleur par un contact intime avec une source de fraîcheur – disons la mer –, soit de récupérer la dite chaleur via un échangeur thermique.
On a tous vu ces aficionados du tuning qui font du cooling sur leur bécane afin d’hyperclocker leur CPU. Et bien là c’est la même chose, à grande échelle avec des pros.
Je discute avec le représentant de la société. J’aime bien leur approche techno. Et il y a un joli clin d’œil au passé à mettre le silicium dans des cuves mécaniques toutes graisseuses.
A l’heure où nos pourvoyeurs d’énergie nous demandent de moins consommer, la solution Hyperion fait une promesse encourageante en réduisant nettement la consommation et en récupérant la chaleur.

Le discours d’un roi

Il est au centre, il virevolte d’une table à une autre. Concentré il tient fermement la table de ses deux mains. Son regard est aiguisé, ses cheveux sont blancs. Son adversaire joue UN coup préparé depuis de longues secondes. Pour Gary, il suffira d’une étincelle de réflexion et, en réponse instantanée, l’homme au regard d’acier déplace sa reine. C’est fini.

Son adversaire abdique, il checke. Un autre le remplace, les pions ressuscitent prêts à en découdre. Quant à Gary Kasparov, car c’est de lui dont il est question, il est déjà reparti attaquer une nouvelle table. Les uns après les autres, les adversaires de Kasparov renoncent.

Une souris verte

Je me demande si Deep Blue était plongé dans l’huile. Karpov quant à lui en était une, d’huile, fidèle à un régime en bout de course quand il perdit son titre. Désormais Kasparov se bat contre l’oligarchie russe. Une vie d’opposant. Une vie à se battre en noir et blanc sur 64 cases.

Gagner la guerre

Le numérique représente aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre, il est de notre devoir de mieux en utiliser les ressources. Cela passe par une meilleure conception logicielle, une architecture plus efficace et aussi par une responsabilisation des choix en terme de datacenter. L’offre Hypérion mérite d’être regardée pour son originalité et pour la réponse concrète qu’elle apporte. Les gains promis sont de 30 % sur la consommation électrique.

Qui se souvient de Deep Blue ?
Et si à la fin c’était Gary Kasparov qui gagnait ? https://twitter.com/kasparov63

Philippe Chrétien, CTO

Crédits : toutes les photos ont été prises par mon Galaxy A 50 – Sauf la photo du data center Hyperion qui provient de la société MCT.

Epilogue

Quand le soir approche, les sirènes de Klaxoon sont remisées. Plus de pouet pouet. Les plateformes digitales s’endorment et dans les verts pâturages les gens se parlent à nouveau.